Résumés des intervenants > Dalodiere Romuald

À partir de la seconde moitié du XXe siècle, l'attention portée à la responsabilité sociétale des entreprises (RSE) s'est considérablement accrue, avec une accélération notable à partir de la fin des années 1990. Cette accélération, portée par l'influence croissante des parties prenantes et la prise en compte grandissante de l'enjeu climatique, a donné lieu à de nombreux courants et travaux en sciences humaines. L'analyse critique du discours et l'un de ses courants, l'écolinguistique, ont été particulièrement féconds en matière de production scientifique. Nombre d'articles et d'ouvrages s'intéressent à la communication des entreprises, notamment en matière d'environnement.
En Scandinavie, le Danemark a été le pionnier de cette prise en compte, au niveau institutionnel, des impacts sociaux et environnementaux conséquents à l'activité des entreprises. Le volontarisme danois s'est traduit au niveau institutionnel par l'adoption d'une loi imposant aux grandes entreprises la publication d'informations non-financières dès 2008, préfigurant ainsi la directive européenne 2014/95/UE qui allait être publiée six ans plus tard.
Les pays scandinaves – et, plus largement, d'Europe du Nord – sont fréquemment cités comme des pays modèles en matière de RSE. Peut-on pour autant en déduire qu'ils communiquent de manière similaire ? La recherche a montré que les rapports annuels des multinationales de différents pays du monde, et, en particulier, leurs rapports RSE, sont caractérisés par une forte homogénéité, ce qui permet de les définir comme des genres discursifs. Mais qu'en est-il de la communication des entreprises quand leur support est moins contraint ?
Avec cette contribution, nous essayons de mettre en lumière des phénomènes de proximité et de régularité dans la communication des entreprises scandinaves sur leur site Internet, à l'aide d'outils lexicométriques.