Résumés des intervenants > Perreaut Gaïa

LES FEMMES SUR LES CHEMINS DU SACRÉ : Pèlerinages féminins à l'aube du moyen-âge scandinave ?
Gaïa Perreaut  1@  
1 : Sorbonne Université - Faculté des lettres
Sans laboratoire

Depuis une trentaine d'années, la recherche voit fleurir de nombreux travaux sur les femmes, leurs figures et leurs rôles dans les sociétés scandinaves anciennes et médiévales. Toutefois, cet intérêt s'est principalement porté sur les femmes préchrétiennes et leurs représentations fantasmées qui nourrissent aujourd'hui encore l'imaginaire collectif, au détriment de la richesse scientifique que propose l'étude des femmes chrétiennes. Au regard du caractère relativement succinct de l'historiographie de l'histoire des femmes chrétiennes, on constate qu'aucune étude, ou presque, ne s'est intéressée aux pèlerinages féminins. Cette étude propose ainsi de mettre en lumière les femmes chrétiennes et leur relation au christianisme à travers le pèlerinage. La pierre runique de Stäket (U605) constitue le point de départ de cette réflexion : « Ingirun, fille de Hard, fit graver les runes pour elle-même. Elle souhaite voyager par l'est jusqu'à Jérusalem. » Datée de la fin du onzième siècle, cette inscription est l'une des deux seules sources épigraphiques connues à ce jour, contemporaines de la pratique du pèlerinage dans un royaume suédois tout juste converti. De surcroît, elle atteste d'un voeu de pèlerinage entreprit par une femme. Ce témoignage unique soulève de nombreux questionnements : Ingirun est-elle représentative des autres chrétiennes qui ont souhaité entreprendre un pèlerinage dans une Scandinavie achevant doucement sa christianisation ? Qui étaient-elles ? Qu'elles étaient leur(s) motivation(s) ? Où se rendaient-elles ? Quel(s) itinéraire(s) ont-elles emprunté ? Afin de pouvoir y répondre, nous explorerons en premier lieu les représentations littéraires de ces femmes dans les sources narratives ; nous proposerons ensuite une nouvelle lecture des pierres runiques au vu du développement du pèlerinage ; enfin, la confrontation de l'ensemble de nos sources nous permettra d'esquisser la carte des différents itinéraires, mais aussi des potentiels sanctuaires féminins, privilégiés par les femmes scandinaves à la fin du douzième siècle.



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